
Or, il semble qu'à l'approche d'échéances électorales notre bon député-maire (socialiste) ait décidé de pousser les propriétaires des terrains pour qu'une procédure d'expulsion soit engagée. En effet, les terrains qu'ils occupent sont dévolus à la construction d'un nouvel échangeur, à la mise en place d'une ligne de transport en commun écologique et accessoirement à ce qui semble être une opération immobilière fructueuse. A priori, selon les bruits qui courent, la justice aurait entériné la demande d'expulsion courant décembre 2006. De plus, il se chuchote que l'expulsion ne serait pas assortie d'une mesure de relogement, sauf pour les familles avec enfants. Enfin, il semblerait que la plus grande discrétion entoure la date de l'opération de manière à éviter que la presse ne vienne y fourrer son nez.
Quelle générosité de la part d'un élu socialiste, quelle belle preuve d'humanité! Si on peut se féliciter de voir le droit de propriété respecté (il est à préciser que ces terrains étaient inoccupés, laissés à l'abandon, en friche, depuis au moins 15 ans - ce qui ne saurait constituer une justification), on ne manquera pas de noter toutefois que ce respect semble à géométrie variable, fluctuant selon les désirs d'avenir des élus locaux en mal de réalisation concrète à présenter.
Un certain nombre de questions restent néanmoins posées.
En effet, le maire, le président du conseil général, le président du conseil régional sont d'éminents membres du parti socialiste et pas un seul de ces individus ne semble ému par les conditions de vie de ces désormais ressortissants européens. D'ailleurs, à ce sujet je me demande si le référé déposé par l'établissement public début décembre n'est pas entaché de nullité, le statut des ressortissants roumains ayant changé le 1er janvier. Il est à noter que ces ressortissants roumains sont en règle car ils retournaient tous les trois mois dans leur pays afin d'y renouveler leur titre de séjour temporaire en France.
Par ailleurs, on peut s'étonner du non respect de la trêve hivernale qui conformément à l'article 613-3 du code de la construction et de l'habitation débute le 1er novembre pour terminer le 15 mars de l'année suivante. Bien que cette trêve ne s'applique pas au squatters, la pratique usuelle en matière de résorption des squatts semblait, jusqu'à présent, la respecter en l'absence de trouble manifeste à l'ordre public.
Enfin, la région disposant de fonds dévolus tout spécialement à, je cite "l'éradication des bidonvilles", pourquoi les élus locaux, départementaux et régionaux font ils minent d'ignorer leur existence? Humanisme et socialisme semblent décidément inconciliables en dépit des protestations véhémentes des intéressés. J'ose espérer que les électeurs sauront s'en rappeler dans l'intimité de l'isoloir.
No comments:
Post a Comment